Vers une généralisation de la théorie lacanienne des discours ?

Par Alain Cochet et Gilles Herlédan

La psychanalyse est une clinique au singulier.

Cependant, depuis les premiers textes freudiens, elle produit un savoir double : celui de l'inconscient qu'elle fait émerger et qu'elle met au travail ; celui d'un corpus d' " allure " scientifique qui est plutôt à entendre au sens de Habermas, comme usage critique et public de la raison, et qui relève d'une approche anthropologique. Ce deuxième savoir peut être au service des praticiens - fonction de formation - mais s'adresse aussi très souvent à des lecteurs curieux de la nouvelle " science ", qu'il s'agisse de lui reconnaître des fondements raisonnables ou de critiquer ceux-ci. Comme on peut le constater au terme de plus de cent années de publication par des psychanalystes ou à propos de la psychanalyse, celle-ci est devenue aussi - et probablement de manière permanente - un objet du savoir universitaire et de la doxa populaire. À tel point que " La " psychanalyse est très souvent invoquée sans plus aucune référence à la dimension de la cure, comme un savoir parmi tant d'autres, ressortissant des sciences humaines, voire de la philosophie.

Elle est ainsi aux prises avec l'ensemble des phénomènes sociaux.

Quels instruments intellectuels la psychanalyse nous donne-t-elle pour examiner et comprendre cette sorte de " Nouveau malaise dans la civilation " dont la " crise " actuelle semble être un des symptômes les plus graves et dont les " explications " ordinaires restent souvent bien peu convaincantes ?

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