Sigmund FREUD Au-delà du principe de plaisir (1920)
Sous l'influence du Moi, le principe de plaisir en vient à céder la place au principe de réalité. Mais ce dernier reste assujetti au premier. Existe-t-il cependant d'autres sources de limitation au principe de plaisir ? Freud met en avant l'existence de névroses traumatiques, consécutives à un accident ou à des faits de guerre. Le malade a tendance à répéter l'événement traumatique, ce qui paraît contrevenir à la règle du principe de plaisir. Sont traumatiques les excitations extérieures qui viennent rompre les barrières de l'appareil psychique. Ce dernier, surpris par la soudaineté de l'agression, n'est pas en mesure de faire face. Mais quels sont les rapports entre les tendances des pulsions et celles de la répétition ? Freud observe par ailleurs un jeune enfant de 5 ans, dont la mère vient de s'absenter. L'enfant se saisit d'une bobine et la rejette au loin en criant "o-o-o-o" (pour « fort » en allemand qui signifie « loin »). La bobine figure symboliquement la mère, et l'enfant joue la scène de départ de celle-ci comme s'il voulait s'en rendre maître. Il reproduit donc dans son jeu une impression pénible, mais ne vise-t-il pas en même temps un plaisir de maîtrise ? Freud
fait ressortir l'existence d'un dualisme des pulsions : il y
a
conflit entre les pulsions du Moi et les pulsions sexuelles,
tendant
au prolongement de la vie. Toutefois, le Moi lui-même
consiste en un
grand réservoir de libido primitive, et donc se range
également,
pour une part, au rang des pulsions sexuelles. retour
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