Sigmund FREUD |
Freud
présente cinq cas cliniques qui valent tant par la richesse
de leur
contenu que par l'élaboration théorique qu'ils autorisent
pour la
psychanalyse. Freud reçoit en 1899 une jeune fille de 18 ans affectée de divers troubles somatiques. Une toux intense s'était notamment installée, et revenait par crises avec une période d'aphonie. Dora
expose ses relations affectives complexes avec un couple
d'amis de
son père, M. et Mme K. Si son père s'intéresse à Mme K, Dora
se
trouve courtisée depuis de nombreuses années par M. K. Alors
qu'elle avait quatorze ans, celui-ci l'avait attirée dans un
piège
et embrassée. Des troubles étaient alors apparus : dégoût,
sensation de pression sur le corps, etc.
Cas
unique dans la clinique freudienne, le patient se trouve
être un
enfant qui, de plus, n'est pas rencontré directement par
Freud.
L'essentiel de l'élucidation de la problématique s'opère au
cours
d'entretiens avec le père de l'enfant. Freud
reçoit un jeune homme, de formation universitaire, qui
souffre
d'« appréhensions ». Il craint qu'il n'arrive
quelque
chose à deux personnes qui lui sont très chères : son père
et une
dame aimée. Il souffre de certaines impulsions, telle
que
vouloir se trancher la gorge avec un rasoir.
Freud a connaissance de l'ouvrage de D.P. Schreber, « Mémoires d'un névropathe » paru en 1903, dans lequel celui-ci décrit les manifestations de sa propre psychose. Président de la Cour d'Appel de Dresde, Schreber sombre progressivement dans un système délirant, dans lequel il est investi d'un mission de sauvegarde monde. Relié à Dieu par les « nerfs de la volupté », il décrit sa transformation progressive en femme. Freud insiste sur la nécessité dans laquelle se trouve le malade de produire une fiction délirante comme tentative de guérison, face à la menace d'anéantissement du monde. Freud défend encore une conception selon laquelle une homosexualité refoulée est agissante dans la paranoïa, diagnostic qu'il met en avant pour Schreber. Il met en évidence une véritable grammaire des délires à partir d'une combinatoire de relations entre l'aimant, l'aimé, celui qui hait et celui qui est haï.
Freud reçoit un jeune homme de 18 ans qui connaît de graves problèmes de santé le rendant dépendant de son entourage et inadapté à la vie sociale. L'analyse va surtout porter sur la névrose infantile de ce patient, et va tourner autour d'un rêve fondamental fait par celui-ci aux environs de quatre ans. Le rêve a trait à l'image de cinq loups postés sur un arbre et regardant fixement l'enfant. À partir du matériel associatif, Freud effectue avec son patient une véritable reconstruction analytique. Le rêve renvoie à des scènes de séduction réelles par une sœur, mais, aussi au spectacle entrevu de ses parents faisant l'amour. La vision de cette scène primitive eut pour effet de barrer toute évolution génitale et de fixer l'enfant à une organisation pré-œdipienne. La constatation brutale de la castration (supposée) de la mère, mais aussi de celle, imaginée, du père pendant l'acte sexuel, renvoie alors l'enfant à une vive angoisse de castration, et par régression à une expression pulsionnelle anale. retour vers
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